Et si le pouvoir des croyances en particulier de la mentalité de croissance (de growth mindset) prédisait le succès ? C’est ce que le docteur Carole Dweck et son équipe ont tenté de découvrir à travers leur recherche. Pour cela, ils ont multiplié les expériences pour prouver la liaison entre l’état d’esprit de développement et la réussite.
Des décennies de recherches ont démontré que la façon dont nous percevons les autres et nous-mêmes prédit notre capacité à réussir. Prise de risque ou choisir de rester dans sa zone de confort, choix d’une solution facile ou difficile, blâmer les autres ou admettre ses erreurs. Tant de comportement qui nous renseignent sur notre mindset. Nos croyances déterminent même notre susceptibilité de tricher.
Comme je l’ai évoqué dans le résumé de la semaine 1, il y a deux états d’esprit, l’état d’esprit fixe et l’état d’esprit de croissance. L’état d’esprit de croissance s’avère être le mindset des gagnants. Envie de connaitre la recette ? Continue de lire cet article, il s’agit de mon résumé du cours sur la science du succès (le pouvoir des croyances). Il est essentiellement basé sur les recherches du docteur Dweck et ses collègues.
Le pouvoir des croyances de l’état d’esprit fixe vs l’état d’esprit de croissance
Voici l’une des expériences sur le pouvoir des croyances: des centaines d’élèves effectuent un test composé de 10 questions. La plupart ont plutôt bien réussi. Les chercheurs complimentent certains élèves sur leur capacité. Ils leur disent « wow tu as bien répondu, tu es doué pour ce genre d’exercice » en insistant sur l’état d’esprit fixe. Au contraire, d’autres élèves sont félicités par les chercheurs pour leur effort. Ils leur disent « vous avez dû travailler dur pour avoir de si bons résultats » mettant l’accent sur l’état d’esprit de croissance.
Et c’est là que l’expérience débute. Après les avoir complimentés, les chercheurs leur donnent une tâche soit facile, soit difficile. Voici les résultats:
- 80% des étudiants qui sont loués pour leur intelligence, donc leur mentalité fixe, ont choisi la tâche la plus facile.
- 67% des étudiants qui sont loués pour leurs efforts choisissent la tâche difficile
Voyons voir les conclusions de cette expérience
Le pouvoir des croyances de l’état d’esprit fixe
Croyance
Les gens qui ont un état d’esprit fixe, un mindset fixe croient plus en la nature plutôt qu’en l’éducation. En clair, ils croient que l’intelligence est héréditaire. Que les talents et caractéristiques de personnalité de chaque personne sont liés à la génétique. De plus, ils pensent que ces caractéristiques restent stables tout au long de la vie. Par ailleurs, ils considèrent leurs forces et faiblesses comme faisant partie intégrante de ce qu’ils sont en tant que personnes. Leurs choix quotidiens sont régis par ce mode de pensée. Ils ont tendance à croire et dire par exemple que les leaders sont nés ainsi, ils ne le deviennent pas.
Comportement du fixed mindset
Carole Dweck et son équipe ont remarqué que les états d’esprit fixe sont plus susceptibles de chercher à démontrer leurs forces. Ils évitent les situations qui pourraient exposer leur faiblesse. Ainsi, ils sont moins enclins à prendre des risques.
Le rapport à l’erreur de l’état d’esprit fixe
Les mentalités fixes sont plus susceptibles de croire que les erreurs sont liées aux capacités naturelles plutôt qu’à une occasion de tirer des leçons de l’erreur afin d’acquérir de nouvelles compétences. Ils préfèrent protéger leur réputation plutôt qu’à risquer la possibilité de faire des erreurs et d’échouer.
L’état d’esprit de croissance: the growth mindset (celui des gagnants)
L’état d’esprit de croissance joue un rôle clé dans la réussite de ces personnes.
Comportement du growth mindset
Les personnes qui ont un état d’esprit de développement, de croissance sont plus susceptibles d’entreprendre des projets nécessitant des compétences qu’ils ne maitrisent pas encore. L’occasion pour eux d’apprendre de nouvelles choses, même si cela met en évidence leurs faiblesses actuelles.
Pour favoriser l’état d’esprit de croissance chez les enfants, il est primordial de mettre l’accent sur leurs efforts plutôt que leur résultat. Avec l’expérience citée plus haut sur les élèves félicités par les chercheurs on voit clairement que ceux qui ont été félicités pour leur note cherchent par la suite à avoir d’autres bonnes notes en évitant les tests difficiles. Cela les fait stagner, car ils restent sur leur acquis. Alors que ceux qui sont félicités pour leur effort sont plus susceptibles de rechercher le challenge et l’acquisition de nouvelles connaissances. Cela les fait progresser.
Alors quel mindset penses-tu avoir de manière générale ?
Le pouvoir des croyances liées aux stéréotypes
Les travaux des chercheurs en psychologie ont démontré un fait saisissant sur le pouvoir des croyances. Les personnes se sentent évaluées lorsque les groupes auxquels elles s’identifient fortement sont sujets à des stéréotypes négatifs. Ils s’identifient par conséquent aux stéréotypes et cela influe sur leur comportement. Résultat: leur rendement est inférieur à leur réelle capacité.
Pour démontrer le pouvoir des croyances liées aux stéréotypes, les chercheurs ont réalisé plusieurs expériences. Parmi celles-ci, des femmes sont invitées à réaliser un test de mathématique, elles obtiennent 70 % de réponses exactes en moyenne. Mais lorsque des hommes participent à l’expérience avec ces mêmes femmes, celles-si n’obtiennent que 55% de bonne réponse. Ceci s’explique par le fait qu’il existe un stéréotype qui dit que les hommes sont plus intelligents que les femmes.
Dans une autre expérience, toujours réalisée aux États-Unis, les chercheurs ont constaté que des étudiants afro-américains à qui l’on a demandé d’indiquer leur identité raciale sur leur formulaire d’examen avant de passer l’examen ont obtenu de moins bons résultats que les élèves afro-américains qui ne l’ont pas indiqué.
Pourquoi ce comportement ? D’après les chercheurs, cela s’expliquerait par le fait qu’ils craignent d’être jugés, cela a pour conséquence une augmentation du stress et de l’anxiété. La conséquence est qu’ils ont plus de difficultés à se concentrer sur la tâche.
Et ils sont plus susceptibles d’utiliser des stratégies étroites de résolution de problèmes qui, à leur tour, peuvent se traduire par un rendement inférieur. Lorsque cela se produit de façon répétée au fil du temps, la menace des stéréotypes peut mener à un rendement global médiocre.
L’état d’esprit de croissance: un bouclier contre l’effet négatif des stéréotypes
Et c’est là que le mindset de gagnant explose tous les effets négatifs que peuvent engendrer les stéréotypes. Les personnes avec un growth mindset qui sont exposés à des stéréotypes négatifs sont mieux protégées, ils peuvent ainsi mieux performer et apprécier davantage leur travail, entreprendre des études et faire des choix de carrière qui les challenge.
Autre découverte, les personnes avec un état d’esprit de croissance ont plus de facilité à affronter quelqu’un qui exprime une idée préconçue.
Les auto-évaluations de base positives pour réussir
Nous avons tendance à avoir des hypothèses sur nous-mêmes dans 4 domaines suivants:
- estime de soi
- auto-efficacité
- locus de contrôle
- la stabilité émotionnelle
Ces auto-évaluations de base affectent de manière significative notre quotidien, pour le meilleur ou pour le pire.
Premièrement, l’estime de soi, c’est-à-dire ce que nous pensons de nous en général, si l’on est satisfait de soi. Deuxièmement l’auto-efficacité, par exemple quand on se dit que l’on accomplit ses tâches avec succès. Troisièmement, le locus of contrôle, dans quelle mesure nous croyons que nos efforts plutôt que le mektoub, la chance » le zhar » et autres influencent externes, peuvent avoir un impact sur notre vie. Quatrième et dernière auto-évaluation de base, la stabilité émotionnelle qui indique comment nous faisons face aux évènements positifs ou négatifs de la vie quotidienne.
Inconvénient d’une basse auto-évaluation de base
Les personnes qui ont une auto-évaluation basse ont un regard moins positif sur eux-mêmes. Elles ont peu confiance en elles et le contrôle de leur vie leur échappe, ils subissent les évènements. Quand ces personnes évaluent l’environnement qui les entoure, elles se concentrent sur les aspects négatifs. Par conséquent, elles éprouvent stress et anxiété dans ces situations. Elles hésitent par ailleurs à s’intégrer à des travaux d’équipes et sont moins susceptibles de s’y engager activement.
Avantage d’une auto-évaluation de base élevée
Les auto-évaluations de base élevée sont prédictrices de succès. En effet, les personnes ayant une auto-évaluation de base élevée ont plus confiance en eux, en leur capacité. Ils ont le sentiment de contrôler leur vie. Ils ont tendance à être optimisme. Elles ont une opinion positive d’elles-mêmes et font confiance en leur capacité.
Les chercheurs ont également mis en évidence le fait qu’une auto-évaluation de base élevée conduit à savoir tirer profit des opportunités qui s’offrent à soi. Avoir une plus grande motivation dans son travail, et ils gagnent plus d’argent et contribuent activement à la vie de leur communauté.
Deux mises en garde sur la mentalité de croissance
Comme dans tout, les excès sont nuisibles. C’est le cas pour le growth mindset si l’on va trop loin. Être trop sûr de ses capacités, au point de sous-estimer ses réelles capacités, sous-estimer le temps dont on a besoin pour terminer un travail. La conséquence, rendre un travail médiocre et non fini.
Avoir un sentiment trop fort de contrôle sur sa vie peut être difficile quand il arrive quelque chose et qu’on ne peut ni changer ni réparer.
Il est important de souligner qu’avoir un mindset de croissance ne fait pas tout. Par exemple, certaines personnes auront besoin de soutien supplémentaire pour parvenir à la réussite. Par ailleurs, avoir une estime de soi trop haute au point de ne pas être affecté par la critique constructive ou par l’empathie peut traduire des comportements narcissiques.
Enfin, une dernière mise en garde et non des moindres, c’est qu’un mindset de croissance ne fait pas tout. Pour certaines personnes il faudra en plus un soutien supplémentaire pour les aider à atteindre leurs objectifs.
Voilà pour ce deuxième résumé du cours la science du succès sur le pouvoir des croyances donné par Paula Caproni depuis l’université du Michigan. À la semaine prochaine pour le prochain résumé, où nous verrons le pouvoir de l’expertise 🙂
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